Je sais pas vous, mais je cherche depuis le soir du 1er tour une bonne raison de voter Ségolène. D'un coté, bien sur, il y avait le Sarkozy autoritaire, mais en le voyant avec l'air ravi évoquer Jeanne d'Arc à Rouen, j'ai réalisé que notre Mussolini en herbe, c'était plutot Bozo le clown. "Alllllèèèèz, je vououous embbbrassseuh", disait-il à la copine de la jeune fille, dans son portable. Et pourquoi on est si méchant avec lui? Alors qu'il a juste "soulevé le problème" de l'inné et de l'acquis, hein? Et puis "c'est quand meme formi-daaab' ce parti ssocialis'", non? (Ca, note...).
C'est juste un gars très gentil, quand on le contrarie pas: il dit ce qu'on a envie d'entendre. Un peu comme Ségo, note. Bon, c'est pas comme ca que je vais les différencier. Le spectre du néo-libéral, ca marche pas non plus. D'abord je suis pas sûr que ca soit plus effrayant que le dirigisme effrené de la terrasseuse auto-proclamée du Phénix du Haut-Poitou. Et puis je suis assez certain que c'est l'héritier de Chirac: il ne fera rien qui lui coûte quoi que ce soit. Il pourra même faire des trucs bien qui ne coûtent rien, comme de reconnaître la responsabilité de la France de Vichy.
D'habitude, dans ces cas-là, je me dis " je vais prendre le candidat de gauche, au moins ça fera une différence pour les libertés publiques". Mais là, la fille du colonel qui aime la rapidité de la justice chinoise? Qui veut des militaires partout? Qui humilie les jeunes militantes? Pas glop.
Les entourages ne me paraissent pas discriminants non plus: Mélenchon, Dray, Montebourg? Ou Balkany, Devedjian, Fabius? Hollande si malin qu'il aime mieux tenir son parti que gagner, ou les UDFs pro-sarko qui déversent leur fiel sur Bayrou pour un petit nonos, pour des flatteries du flatteur?
Et puis est arrivée cette histoire de débat avec Bayrou. D'abord, j'ai trouvé que c'était, pour une fois, malin de la part de Ségolène: elle démontre son ouverture sans prendre de risque, elle essaye de prendre le béarnais à son propre jeu. Tu veux les meilleurs de gauche et les meileurs de droite? Ben voilà les meilleurs de gauche, déjà. Le Bayrou, contrairement à ce qu'on nous racontait, s'est pas décomposé parce qu'il n'était pas au deuxième tour. Il a tenu bon, il veut bien débattre, mais pas participer au gouvernement. Il veut créer un nouveau parti, il a au moins (et ca le différencie des deux autres....) le mérite de la cohérence.
Du coup, on voyait se dessiner quelque chose de sérieusement nouveau. Meme dans la pression de la campagne, on entend des voix vraiment divergentes, des deux cotés. Mélenchon et Hollande excluent ce que Strauss-Kahn dit inévitable, nécessaire, logique. Raffarin(au Grand Journal du 25 avril) salut l'attitude que Robien (ahah) trouve "immorale". Et surtout, ce second tour est en train de se jouer autour d'un candidat éliminé qui, sans parler beaucoup, fait les gros titres, éclipse les deux qualifiés. En tous cas, mercredi 25, qui sait ce que Ségo et Sarko ont dit à la téle le soir, alors que le Francois faisait sa conférence de presse pour dire qu'il soutient Bronislaw Geremek?
Bon, ca me disait pas si je dois voter Ségo ou blanc? Peut-être si elle nous montrait une équipe? Si elle donnait plus de signes qu'elle veut faire équipe avec DSK? Des assurances pour la recherche peut-etre?
Mais l'histoire du CSA est venu. La droite m'a rappelé qu'en dernière analyse, il y a un point sur lequel elle ne transige pas, jamais: le pouvoir, c'est elle. Les autres sont des imposteurs. C'est leur pays. Tu les aimes pas, tu le quittes. Pas de débat Bayrou-Ségo. Interdit. Sarko veut pas. Il l'a dit: le deuxième tour, c'est comme la finale de la coupe du monde. (De 1998, pas 2006).
Et donc, je me suis rappelé: la seule différence certaine, significative, c'est que le CSA, le conseil constitutionnel, le procureur de Nanterre, sont noyautés par les héritiers de Barre et de Papon, ceux qu'on n'a pas le droit de nettoyer au Kärcher.
Alors voilà, je vais voter pour Pétain-ette pour faire barrage aux hordes sanglantes de Bozo le clown charmeur.
jeudi 26 avril 2007
J'ai trouvé!
à 20:10
Libellés : En français, France 2007
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